Le Gui blanc

Un porte-bonheur empoisonné

Décorant les maisons et rapprochant les amants, le Gui blanc est omniprésent lors des fêtes de fin d’année. Symbole de prospérité, d’amour et de santé depuis des temps reculés, ce porte-bonheur guérisseur n’est pourtant pas aussi blanc que sa réputation et que ses baies immaculées voudraient nous le faire croire. Bien qu’il présente des vertus médicinales notamment contre l’épilepsie ou l’hypertension lorsqu’il est correctement utilisé, ses baies blanches et visqueuses (lui valant son nom latin Viscum album) et ses feuilles pourraient bien vous empoisonner si vous négligez le lavage de mains après avoir réalisé vos plus beaux bouquets. Les oiseaux comme la grive, eux, ne sont pas victimes de la toxicité des fruits du gui, qui sont pour eux une source de nourriture très appréciée en hiver. Une fois la baie ingérée par l’oiseau, la graine non digérée est rejetée dans les excréments et se colle puis germe sur une nouvelle branche.

Bien qu’il habille joliment les arbres nus en hiver, le gui affaiblit en réalité son hôte. Cette plante est en effet un parasite : dépourvue de système racinaire, elle absorbe la sève brute des arbres qui la portent grâce à un suçoir qui leur transperce l’écorce. Cela lui fournit les ressources en eau et en nutriments nécessaires à sa survie. L’effet néfaste du gui sur son hôte reste modéré dans la plupart des cas, mais il peut tout de même mener à l’épuisement de l’arbre et à la mort des branches porteuses.

Nom latin : Viscum Album

Le saviez-vous ?

La tradition du baiser sous le gui a pour origine une légende scandinave. Selon ce mythe, le démon Loki, motivé par la jalousie, tua le dieu soleil Baldut en le transperçant d’une flèche empoisonnée avec du gui. Prise de désespoir, la déesse de l’amour Preyla implora les dieux de ramener Baldut à la vie, en échange de quoi elle promettait d’embrasser quiconque passerait sous le gui. Baldut fut ressuscité, et c’est de cette légende qu’est issue la coutume du baiser sous le gui, devenu symbole de l’amour et du pardon.

Mis à jour le 30 janvier 2023