La Renouée du Japon

Une espèce exotique envahissante

Introduite en Europe au début du XIXème siècle depuis l’Asie orientale à des fins ornementales, mellifères et fourragères, elle remporte en 1847 la médaille d’or de la Société d’agriculture et d’horticulture d’Utrecht ! Elle a depuis colonisé les milieux naturels et connaît une croissance exponentielle depuis le milieu du XXème siècle. Elle est maintenant présente partout en France.
Le nom de Renouée lui vient de ses tiges aériennes noueuses et creuses, semblables au bambou, qui poussent très rapidement (4 cm par jour, voire plus). Elles peuvent atteindre jusqu’à 4 m et s’ornent de larges feuilles ovales. Ces tiges sèchent durant l’hiver et sont renouvelées dès le printemps suivant, à partir du rhizome (tige souterraine) de la plante, pouvant dépasser les 30 cm de diamètre et produire jusqu’à 16 tonnes de racines par hectare !

La Renouée du Japon colonise notamment les bords de cours d’eau, de routes ou les friches, ne craignant pas les sols pollués aux métaux lourds. On peut la voir actuellement en grande quantité jusque sur le terre-plein central de la Rocade Sud grenobloise (voir photo) ! Mais sa progression très rapide, liée aussi à l’absence de prédateurs et de compétiteurs locaux, impacte de nombreux autres milieux : des fragments de tiges et de rhizomes transportés par les cours d’eau et le déplacement de terres de remblai donnent de nouveaux individus formant rapidement des massifs au détriment de la végétation en place.
Cette modification impacte la faune (insectes, amphibiens, oiseaux,….) dépendante des plantes locales, provoquant une baisse globale de biodiversité. Sa croissance peut également perturber l’écoulement des cours d’eau.

Nom latin : Reynoutria japonica

Le saviez-vous ?

De nombreux moyens de lutte sont utilisés contre le Renouée du Japon : mécaniques (arrachage, bâchage du sol, …), écologiques (plantation d’espèces compétitrices, éco-pâturage, …) ou chimiques (herbicides). Ils ont tous une efficacité limitée, du fait de la biologie et du fort pouvoir de colonisation de cette plante. Une espèce très proche également introduite, la Renouée de Sakhaline, pose les mêmes problèmes ainsi que leur hybride, la Renouée de Bohême, qui a une répartition encore limitée mais dont la propagation semble encore plus rapide !

Renouée du Japon © Pixabay
Renouée du japon, terre-plein central rocade sud Grenoble © F. Pompanon LECA / OSUG

Mis à jour le 16 septembre 2022